WLTP pour les nuls : La méthode scientifiquement prouvée pour doucher vos espoirs

La norme WLTP, c’est un peu comme ce fameux collègue qui décide soudainement de se mettre au jogging : plein de bonne volonté, bardé de statistiques, mais dont les résultats diffèrent légèrement entre la théorie et la pratique.

WLTP signifie Worldwide Harmonized Light Vehicles Test Procedure, ce qui, dit autrement, ressemble au nom d’une secte de fans d’Excel. En réalité, il s’agit simplement d’une méthode de test destinée à mesurer la consommation et l’autonomie des véhicules, histoire d’éviter les illusions façon « 1 litre pour 100 km, juré craché » des anciennes normes.

Un test sur tapis roulant… comme à la salle de sport, mais sans sueur

Le principe est simple : on enferme la voiture dans un laboratoire, on la pose sur un banc à rouleaux, et on lui fait vivre plusieurs scénarios de conduite. Ville, campagne, autoroute… tout ça dans l’ambiance feutrée d’un open space aseptisé. L’objectif : estimer ce que la voiture consommerait dans la vraie vie.

Sauf que la vraie vie, elle, comporte :

  • des ronds-points tous les 50 mètres,

  • un voisin qui oublie son clignotant pendant 7,2 km,

  • des canicules ou des périodes glaciaires,

  • transporter toute la famille, chien compris.

Bref, le WLTP essaie d’être réaliste, mais comparé à la route, c’est un peu comme comparer un film romantique à un premier rendez-vous : l’intention est belle, mais le choc des mondes est parfois… musclé.

Exemple concret #1 : La citadine électrique optimiste (un peu trop)

Situation annoncée (version WLTP)

La petite citadine électrique aux yeux ronds arrive pleine de confiance : « Regardez-moi bien, je peux faire 420 km d’autonomie. Sans broncher. Sans trembler. Je suis la reine du rign de Bruxelles !»

Situation réelle (version météo belge / chauffage obligatoire / retard au travail)

Il fait -1°C, il pleut horizontalement, vous avez décidé d’écouter du jazz à fond pour masquer la climatisation qui souffle tiède. Vous activez le chauffage des sièges, puis le dégivrage du pare-brise (deux fois), puis vous vous dites « allez, juste un petit boost en mode Sport, pour le plaisir ».

Résultat final : 270 km d’autonomie.

Et un regard coupable vers la borne la plus proche, que votre GPS vous annonce à 47 km… avec le message « roulez prudemment ».

Traduction mentale : NE FREINE PLUS.

Exemple concret #2 : Le SUV diesel « fier comme un chef de chantier »

Version WLTP :

« Moi ? 6,1 L/100 km. Tranquille. Respectable. Le raffinement du muscle. »

Version réalité familiale :

Vous partez en week-end.

  • Coffre : rempli à 112% de valises qui ne serviront pas.

  • Toit : deux vélos adultes, une trottinette, un espoir de sport.

  • Habitacle : deux enfants qui posent 427 questions par minute, accompagné d’un chien qui n’est pas d’accord avec la vie.

  • Trajet : Autoroute + embouteillages + l’odeur de chips dans l’air.

Consommation réelle : 8,9 L/100 km et la sensation d’avoir sponsorisé à vous seul toute une raffinerie.

Les avantages du WLTP

Il faut quand même reconnaître que la norme a du bon :

  • Elle est plus réaliste que l’ancienne norme NEDC, qui croyait que les conducteurs accélèrent comme des pandas sous calmants.

  • Elle permet de comparer les véhicules entre eux, même si on garde une pincée de scepticisme.

  • Elle pousse les constructeurs à améliorer leurs moteurs, pour éviter la honte sur le tableau des consommations.

Les inconvénients du WLTP

Eh oui, tout n’est pas rose (on n’est pas chez Barbie, ici) :

  • Ça reste un test en laboratoire, donc il ne peut pas deviner que vous habitez au sommet d’une côte à 23% face au vent.

  • Les autonomies affichées peuvent provoquer une confiance exagérée. Un peu comme quand on se dit « cette fois, juste une bière ».

  • Les chiffres sont plus élevés que l’ancienne norme, ce qui déprime certains acheteurs persuadés que leur voiture « consomme trop maintenant ».

En résumé …

La norme WLTP est donc une tentative honnête de refléter la vie réelle… mais la vie réelle, elle, ne se laisse pas modéliser facilement. Elle est chaotique, humide, parfois un peu grognonne, surtout en hiver.

Mais au moins, grâce à la WLTP, lorsque vous vous retrouvez avec l’autonomie d’une trottinette un jour de gel, vous pouvez dire avec une certaine dignité : « C’est le charme de la réalité. »

Et ça, ça n’a pas de prix. (Sauf sur votre facture d’électricité.)

Bertrand

Bertrand

Explorateur d'Internet depuis 1995 et toujours à la recherche de la prochaine terre promise connectée. Mangeur de chocolat, fan de cuisine, de rando et de Kindle.