Test – Trottinette Widewheel Pro CLE : Une Batmobile sur deux roues pas simple à dompter.

L’été dernier, à défaut de partir au soleil, j’ai investi mon budget vacances dans une quatrième trottinette, la Mercane Widewheel Pro CLE 2020 – 48V 15Ah 1000W. Ce qui m’a charmé, en plus de sa puissance, c’est son look « badass ». Qu’on aime ou pas, cette trottinette ne laisse personne indifférent ! Vendue 1400 € en Europe, je l’ai achetée en import de Chine à 780€ ! Certes, il a un fallu attendre de longues semaines, mais l’attente vaut cette grosse différence de prix.

Un look de « Batmobile »

Hormis son look qui lui donne un air de trottinette de Batman, celle-ci est également bien équipée : Deux puissants moteurs de 500W, une grosse batterie 48V de 15Ah, des pneus très larges, pleins et légèrement mous, deux freins à disque avant et arrière, un feu avant et arrière (peu puissants), un garde-boue arrière et deux clés de démarrage. L’autonomie de ce monstre de 23kg atteint plus de 40km en mode « Eco » (35km/h). Quant au plateau, il est long, large et l’antidérapant est efficace.

Sans maîtrise, la puissance n’est rien

Passer de trottinettes de 350W à la Mercane Widewheel Pro CLE, c’est un vrai coup de pied aux fesses. Grâce à ses deux moteurs, ce monstre de puissance dévore les montées sans broncher et permet même d’atteindre 40km/h sur des pentes à 20° !

La trottinette dispose de deux modes : Eco, qui atteint la vitesse de 37-38km/h et, Power, qui vise le palier de 45km/h. Grâce à cette puissance, je suis plus rapide que les voitures au démarrage des feus rouges et, à Bruxelles (ville limitée à 30km/h),  je roule à la même vitesse qu’elles. Bref, je suis l’aigle de la route !

Un problème vient malheureusement entacher le plaisir de conduite de cette Widewheel :  un temps de latence d’environ une seconde entre le mouvement sur la gâchette et la réaction de la trottinette. Tout comme la Anoki de Weebot, cette latence gâche le plaisir de rouler. J’ai lu qu’il est toutefois possible de remplacer le contrôleur qui gère l’accélération mais étant aussi doué en électronique qu’en soudure, je risque de me retrouver avec une trottinette qui n’avance carrément plus du tout.

Une conduite compliquée

Cette trottinette possède des pneus très larges, certes du plus bel effet et qui donnent l’impression de faciliter la conduite. Néanmoins, la réalité est différente. En effet, le contact au sol est réduit en raison des pneus en forme de “V” qui rend le pilotage difficile et engendre une certaine instabilité dans le bolide à deux roues.

De fait, et ce malgré mes 3000 km de route cumulés sur toutes mes trottinettes, je ne l’utilise pas en toute confiance, même après avoir abattu 300 km sur la Widewheel Pro. Sur sol sec, la trottinette est fort compliquée à conduire et, sur sol mouillé, c’est encore pire. Une jolie chute, toutefois sans gravité, est là pour l’attester.

En raison de la largesse des pneus, il est quasi obligatoire de se pencher comme sur une moto pour virer à gauche ou à droite. À mon humble avis, ce comportement n’est pas instinctif et, lorsque je veux tourner, je dois presque freiner jusqu’à être quasi à l’arrêt pour ensuite tourner lentement.

Etonnamment, ma compagne s’en sort mieux que moi avec la Widewheel Pro et trouve la conduite agréable. Toutefois, en raison de la puissance délivrée, ainsi que la complexité de la conduite,  je n’ai jamais laissé mon fils conduire ce bolide peu rassurant.

La fiabilité d’une sportive italienne

Comme toutes les mécaniques de pointe, la Widewheel Pro CLE est fragile. En effet, après 50 km de balade, le câble de l’accélérateur situé dans le boîtier d’affichage s’est décollé, j’ai dû l’ouvrir pour le recoller ! Ensuite, après 100km, le frein était totalement inefficace : Le disque de frein avant s’est tordu sur une bosse mal négociée.
Enfin, après 300km, le frein arrière battait de l’aile et je dois maintenant régulièrement le resserrer.

De plus, j’ai souvent des messages d’erreurs qui apparaissent sur l’écran. Heureusement, j’arrive à les résoudre avec la technique Windows : j’éteins et rallume la trottinette avec la clé.  Pour terminer, les phares avant et arrière sont plus décoratifs que fonctionnels. Bref, cette trottinette demande un entretien régulier et des réglages fréquents. Frustré, je suis.

Une trottinette inutile ?

Si la Widewheel Pro CLE est lourde, peu fiable, dangereuse à conduire, difficile à mettre dans un coffre de voiture et impossible à transporter dans les transports en commun, mais alors à quoi sert-elle ?

Comme pour chaque test de trottinettes, j’aime les comparer à une voiture et il m’a fallu du temps pour en trouver une qui lui correspond. Je trouve que la Widewheel Pro ClE est comme une Ford Mustang V8, elle a un look agressif, elle est très puissante mais elle est incontrôlable et la finition, tout comme la fiabilité, laissent à désirer. Et pourtant je l’aime quand-même !

Mon utilisation

J’utilise cette trottinette quand je ne porte pas de sac à dos (tellement la chute me hante) et que je roule essentiellement en ligne droite (pas de slalom entre les voitures ou petites rues). J’ai plusieurs fois hésité à la revendre mais chaque fois que je monte dessus et que je ressens cette accélération je me dis que je vais finir par dompter ce monstre et prendre du plaisir à la conduire.

 

Widewheel Pro CLE

1399 €
6.9

Design

9.5/10

Puissance

9.0/10

Autonomie

9.0/10

Fiabilité

3.0/10

Confort de conduite

4.0/10

On aime

  • L’accélération qui décoiffe (même avec un casque)
  • La vitesse de pointe (sur route fermée évidemment)
  • Le look badass
  • 40 km d’autonomie

On aime moins

  • La conduite difficile
  • La fiabilité générale
  • La latence à l’accélération
  • Le poids et l’encombrement
  • La maintenance des freins
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