TEST – EUFY Spotlight Solar Panel S40 : Une caméra autonome vraiment polyvalente ?

Cela me trottait dans la tête depuis un moment et je réfléchissais à remplacer mon vieux système de caméra de surveillance (dans la tech, “vieux”, c’est quatre ans, voire six pour le vintage brocante) par un produit plus autonome, sur batterie, en WiFi, intégrant un spot LED et une alarme sonore en cas de détection. Le tout, sans abonnement et intégrant une sauvegarde interne (purée, ça fait beaucoup tout ça !).  Je me suis donc plongé dans les méandres de cette jungle assez obscure et j’y ai déniché cette Eufy Spotlight Solocam.

J’ai eu le plaisir de tester cette caméra, proposée par la marque Anker, en compagnie des mes deux vedettes de service : Thelma, notre bouledogue français fraichement arrivé dans la famille (moyenne de sommeil : 18 heures par jour), accompagné du courageux Socrate qui, dés qu’un inconnu rentre dans la maison, lui saute dessus pour l’envahir de câlins façon “Ah, chouette, un nouveau copain !”. Bref, vous l’aurez compris : inutile de compter sur mes deux canidés pour garder la baraque, c’est peine perdue.

Je précise également que j’ai acheté ce produit avec mes petits sous (qui aurait pu d’ailleurs servir à payer une heure complète de consommation de gaz en hiver, c’est à dire 199€ chez CoolBlue) et il ne s’agit donc pas d’un cadeau en vue d’un article sponsorisé. Bon, on le démarre cette article ?

On déballe…

Cette Eufy Spotlight Solar Panel ressemble à … un pavé de type clinkers, mais en plus joli : C’est lourd, résistant, blanc et recouvert d’un panneau solaire assez bien intégré. Ma première pensée fut “Ah ben ça a de la gueule, c’est tout de même autre chose que ces caméras avec un panneau solaire déporté, aussi élégant qu’une ardoise noire à poser sur votre abris de jardin, accompagné de deux antennes façon Télétubbies”. Bon, la brique n’est pas très discrète, il faut se l’avouer, mais au moins elle est compacte et aucune antenne ne dépasse. C’est propre et net. J’aime beaucoup.

Un petit câble USB type-C est fourni afin d’effectuer la première recharge et puis basta, le soleil se chargera de ressourcer l’objet de surveillance, sans aucune intervention de votre part, nous le verrons plus tard.

On installe …

Etape 1 : On fait des trous dans la baraque

Armé de ma perceuse sans fil aussi ancienne que la voiture de Columbo, je décide donc, avec l’autorisation de ma bien aimée, d’effectuer deux petits trous de 6 mm dans la façade arrière, côté jardin. Il faut savoir que ma femme déteste avoir “une maison à trous” comme elle dit. En deux temps, trois mouvements, la fixation est en place, prête à accueillir le pavé de plastique et de métal.

Attention les amis : veillez bien à serrer à fond de chez à fond la partie qui fixe le petit bras articulé sinon, dès que vous allez y accrocher la caméra, celle-ci va lamentablement pivoter vers le bas et pointer vers le sol, ce qui, vous en conviendrez, n’a aucune utilité sauf si vous souhaitez être alerté d’une éventuelle chevauchée fantastiquement lente d’un troupeau de limaces se dirigeant vers votre buanderie.

Aussi, Eufy recommande de la fixer à deux et trois mètres de haut afin de garantir une détection optimale. En effet, et c’est un avantage, celle-ci s’effectue via un PIR (Passive Infrared Sensor) et non via le capteur de la caméra numérique. Cela possède un avantage certain : économiser la batterie à son maximum. Veillez aussi à l’exposer vers le sud et sans obstacle qui pourrait entraver la lumière du soleil (arbre, abris, corniche, hôtel à insecte, etc.).

Etape 2 : On connecte la caméra au (bon) réseau

Vous l’aurez compris, il faudra ensuite connecter le bijou à votre réseau WiFi. Aucune connexion filaire RJ45 n’est prévue, c’est le principe de la caméra “Sans aucun fil”. La première étape indispensable est de la recharger à fond les ballons via le câble USB Type-C fourni.  Pendant ce temps là, vous aurez donc le loisir de la configurer joyeusement. Veillez donc bien à ouvrir la petite trappe qui assure l’étanchéité, elle y abrite le port USB ainsi que le bouton “Sync” qui nous sera fort utile par la suite.

On installe donc l’App Eufy Security, on se crée un petit compte et là, c’est direct la NSA qui débarque : Double authentification, code à confirmer via SMS, reconnaissance faciale (ou via empreinte digitale sur Android), tout est totalement sécurisé afin d’être certain que seul vous (ou les personnes avec lesquelles vous partagez l’App) soit autorisé à s’y connecter. Rassurez-vous, une fois votre smartphone considéré comme fiable, plus aucune confirmation ne vous sera demandée. Votre compte est donc lié à votre device et aucun autre, sauf si vous décidez de le partager et nous le verrons plus tard.

Une fois votre compte créé, l’App vous demandera de vous connecter à votre réseau WiFi. Attention cependant si vous possédez chez vous un réseau Mesh avec plusieurs points d’accès proposant le même SSID : Placez-vous le plus prêt possible de celui-ci car la caméra semble ensuite se connecter uniquement sur ce point d’accès et pas sur un autre. J’en ait fait les frais. Par contre, une fois installée, j’ai déconnecté le point d’accès initial de configuration et la caméra a retrouvé le réseau via un autre chemin. Fiable, donc.

La séquence est simple : Vous sélectionnez votre caméra dans la liste, vous choisissez le réseau WiFi, entrez le mot de passe et, ensuite, après avoir pressé le bouton “Sync”, vous devrez scannez le QR code affiché avec la caméra. C’est assez convivial étant donné qu’un “bip” vous indique que le scan a fonctionné et, de plus, via une petite voix en français qui sort brusquement de la caméra, vous confirme que tout est en ordre. Vraiment satisfaisant !

Etape 3 : on configure

Afin d’être le plus exhaustif possible, voici une liste de fonctionnalités que j’ai pu observer et configurer :

  • Activer un mode “Human only” afin de ne pas recevoir d’alerte quand vos animaux gigotent sur la terrasse.
  • Définir une zone de détection particulière (je souhaite uniquement recevoir une alerte ou déclencher un enregistrement lorsque quelqu’un passe le portail ou circule sur la terrasse et pas dans le jardin).
  • Définir une sensibilité dans la détection.
  • Durant une détection de nuit, définir si la vision infra-rouge s’active (vision en noir et blanc) ou si les deux spots LEDs doivent s’allumer. Personnellement, cette dernière option est vraiment intéressante car les enregistrements sont en couleurs et la qualité bien meilleure.
  • Un micro est capable d’enregistrer les sons et ils vous est possible de parler au travers de l’App pour que le haut-parleur de la caméra puisse restituer le son. En gros, vous bénéficiez d’un mode talkie-walkie pour signaler aux éventuels cambrioleurs que vous allez lâcher Thelma et Socrate et qu’ils vont se faire bouffer illico !).
  • Les notifications reçues sur le smartphone peuvent être accompagnée d’une imagette représentant la détection de la personne. Assez intéressent pour lever le doute immédiatement en cas de détection. Il faut savoir que l’image reçue est recadrée pour ne garder que la personne détectée et non l’ensemble de l’image. Assez efficace.

Pour résumer, vous allez jouer de longues minutes à parcourir les multiples options et parfois même oublier où vous l’avez activée vu le nombre de possibilités offertes. Elles sont nombreuses, éparpillées dans des catégories de menus différentes et un long moment vous sera nécessaire pour comprendre toutes les subtilités du système. Gros points positifs : c’est vraiment très fiable et le résultat de l’option définie est instantanément constatée via un simple test : présenter votre corps devant la caméra, lâcher le chien sur la terrasse, vous promener en dehors de la zone de détection, sortir le soir lorsqu’il fait noir.

Etape 4 : on programme des automatismes

Nous attaquons ici un point primordial si vous ne souhaitez pas recevoir vingt notifications par jour alors que vous êtes à la maison. Grâce au menu “Sécurité”, vous pourrez par exemple :

  • Définir que, de 22h à 6h, chaque jour, une alarme visuelle (flash des deux LEDs de la caméra) s’active, envoie des notifications et enregistre une détection.
  • Définir que, chaque jour, sauf le mercredi, de 8h à 16h, une alarme sonore (90 dB) s’active en cas de détection.
  • Activer divers mode pré-établis : mode “A la maison“, “Absent“, “Nuit” ou encore “Désarmé“. Pour chacun de ces modes, vous pourrez choisir si vous enregistrez, recevez une notification, allumez les spots LED ou encore déclenchez l’alarme sonore.
  • Définir des modes personnalisés du type “Je pars en vacances du 15 au 30 juillet je souhaite que l’alarme sonore se déclenche à la moindre détection”.

Bref, les possibilité d’automatismes sont assez multiples et suffisamment variée pour couvrir vos besoins. Pour une caméra de moins de 200€, vous comprendrez aisément que le rapport qualité/prix est très élevé.

Constat après une semaine d’utilisation

L’autonomie

Au niveau de la météo, c’était assez variable, alternance de passage nuageux, de deux journées de pluie et d’un peu de soleil. On dirait Denis Collard qui fait le point météo sur La Première ! L’App propose un assez bon résumé des charges journalières au travers d’un histogramme. Résultat : J’oscille en permanence entre 80 et 84% de charge continue, malgré une météo maussade. Il faut savoir que seules deux heures d’ensoleillement par jour suffisent à maintenir le système en fonction. Vous comprendrez dès lors l’importance du placement : évitez une exposition plein nord sous la corniche de l’abris de jardin ou planqué dans l’arbre !

La qualité de la vidéo

L’Eufy propose une capteur 2K (2048 × 1080 pixels), soit un peu plus que votre télévision full HD. Grâce à ses deux spots LED, la vision de nuit est vraiment efficace et claire, tout comme les mouvements fluides. En plein jour, les détails sont bien visibles, les couleurs bien respectées et l’angle de 130 degrés apporte une réelle valeur ajoutée en terme de visibilité de la zone surveillée. Quelques éléments techniques si vous souhaitez plus de précision :

  • Capteur 2K
  • Vision nocturne à 8 mètres
  • Spots LED de 600 lumens (équivalent à un spot halogène extérieure de 75 watts, soit suffisant pour illuminer une zone de 50 mètres carrés.
  • Sirène interne de 90 dB (équivalent au bruit assourdissant d’une scie circulaire)
  • 8 Go de mémoire interne (non extensible) équivalent à l’enregistrement de un à deux mois de vidéo sur base d’une bonne vingtaines d’enregistrements par jour de 30 secondes.
  • Poids : 500 grammes
  • Dimension : 50 x 114 x 50mm
  • Certifié IP67 (Etanche à la poussière et à une immersion dans l’eau durant 30 minutes)

La gestion des historiques sur l’App

Encore une fois, l’App est assez conviviale et rapide pour vous promener dans les différentes dates pour lesquelles une notification a été générée (liste par jour ou par calendrier). L’historique vous indique une présence humaine, vous propose une imagette de la personne détectée et la visualisation est instantanée. C’est aussi un point à mettre en évidence : l’accès aux vidéo enregistrées ou en live est réactive et aucun freeze n’a été rencontré en une semaine de test.

Conclusion

On ne va pas se mentir, pour moins de 200€, cette caméra Eufy Spotlight Solar rempli un triple objectif relevé haut la main : être totalement autonome, offrir un panel de programmation complet et, surtout, semble d’une fiabilité sans faille après une semaine de tests intensifs en situation réelle. Je l’ai définie en mode “Human only” et, malgré la présence de Thelma et Socrate au jardin quasi en permanence, je n’ai jamais reçu que deux ou trois alerte où Socrate, un épagneul français se présentait devant la caméra de façon prolongée mais, encore une fois, la notification contenant une photo recadrée de l’objet détecté permet de lever le doute immédiatement, même en réunion, en un simple coup d’oeil et demander à ce que l’alarme gueule bien dans le haut-parleur si vous n’avez pas activé cette option automatique.

Par contre, côté détection d’humain, c’est rudement efficace et dés qu’on franchi la porte pour être sur la terrasse, c’est immédiat. Bam, détecté, notifié, enregistré !

Détection interne versus cloud

Un point primordial à prendre en compte : la détection est totalement gérée par la caméra elle-même et non par un serveur dans le cloud. L’avantage est que la notification est quasi instantanée et que, surtout, lors d’une visualisation en temps réel, aucun décalage ne peut être constaté. l’AI interne est donc assez efficace et mise à jour régulièrement.

Aucun abonnement requis

Pour moins de 200€, nous sommes donc dans du “all-in” et aucun frais n’est caché, ni même disponible, d’ailleurs. L’inconvénient est que si on vous vole votre caméra, vous n’aurez plus accès aux enregistrements, sauf si vous les avez déjà reçu sur votre smartphone. Eufy propose des forfaits de sauvegarde dans le cloud mais, attention, cette caméra n’est pas compatible étant donné qu’elle ne bénéficie pas d’une connection au hub interne Eufy.

Pour être clair, nous sommes donc devant un produit simple à installer, hautement performant et fiable, le tout pour 199€  actuellement chez CoolBlue.

EUFY Spotlight Solar Panel S40

199 €
9

Qualité d'image

9.0/10

Possibilités

9.0/10

Design

8.0/10

Autonomie

9.5/10

Fiabilité

9.5/10

On aime

  • Qualité d'image
  • Simple à installer
  • Fonctionnalités
  • Pas d'abonnement requis
  • Fiabilité

On aime moins

  • Un peu massive
  • Pas de sauvegarde Cloud
  • Pas de géo fencing
  • Menus de l'App parfois confus
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Bertrand

Bertrand

Explorateur d'Internet depuis 1995 et toujours à la recherche de la prochaine terre promise connectée. Mangeur de chocolat, fan de cuisine, de rando et de Kindle.

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