TEST – UMI Plus E, une symphonie inachevée ?

J’ai l’impression que c’est fort à la mode que de donner des noms de produits faisant référence à autre chose. Il y a eu la Wii (We = Nous), la WiiU (We –You = Nous + Toi), et voici un test d’un Umi (You – Me = Toi et Moi). Immédiatement, ce Toi et moi me rappelle une musique largement désuète de ce bon vieux Jacky, au temps du club Dorothée, qui chantait (ou tentait de chanter) « Toi et moi, moi et toi, nous deux rien que nous deux ». Dès lors, j’espérais une belle symbiose avec ce téléphone portable. Je ne savais alors pas que cette chanson serait aussi proche de l’appareil, un bide.

On déballe …

En ouvrant la boîte, j’espérais trouver un petit quelque chose de spécial, ayant pris l’habitude d’avoir de petits bonus lorsque l’on opte pour des producteurs secondaires, leur permettant de se démarquer des gros constructeurs bien implantés sur le marché. Rien de la sorte ici, ne trouvant dans la boîte que le téléphone, la pique pour le clapet des sim, le câble et l’adaptateur secteur. La sobriété dans la boîte est un signe de force, c’est de bon augure pour la suite, je sors tout pour les observer en détail.

Le téléphone est sobre, sombre aussi puisque c’est sa version Black qui a été choisie, mais surtout lisse. Fort lisse. Glissant même. On ne peut pas vraiment dire qu’il soit beau, mais plutôt qu’il est neutre, propre sur lui, comme un avocat en costume. Quelque chose bute sur mes doigts, à l’arrière du téléphone, je le retourne et constate que la lentille de l’appareil photo arrière ressort de la coque. C’est étrange, donne une impression de fragilité et un brin désagréable. C’est la première fois que je constate cela sur un mobile, aussi j’ai pensé à un défaut de fabrication, mais en cherchant d’autres photos sur le net, je retrouve cela sur tous les visuels.

Le câble de charge est épais, semble solide pour moi qui ai l’habitude de les garder en poche afin de pouvoir effectuer une recharge où je veux grâce à sa fiche USB. Mais… l’autre côté n’est pas l’habituel micro-usb mais un USB de type C, qui devient un standard sur le marché asiatique mais aussi chez Apple avec son dernier MacBook Pro ou chez HP.

L’adaptateur secteur est aux normes européennes (bonne sélection du produit sur le site cette fois) et pourra servir avec tous mes autres câbles USB. Avec une famille de 5 personnes connectées, on n’a jamais trop d’adaptateur, celui-ci servira donc à tous.

Premier pas

Le site annonce une charge rapide en 30 minutes et une pleine charge en 1h30. Après 30 minutes sur secteur, je jette un œil sur son état. Il n’a gagné aucun pourcentage de batterie ! Comme on ne doit pas avoir une autre manière de définir les minutes en Asie, c’est qu’il doit y avoir un soucis. Je branche et débranche plusieurs fois les connecteurs avant de voir enfin la charge se lancer. J’aurai plusieurs fois durant mes tests ces problèmes de charge, me forçant à toujours vérifier que tout est bien connecté avant de laisser l’appareil se ressourcer. Difficile d’incriminer d’emblée le connecteur spécifique, mais j’y pense fortement.

Première connexion, le logo de la marque apparaît, je choisis le français en langue par défaut et en arrive à la liaison Internet. Comme souvent, hélas, impossible d’activer le WPS pour reconnaître le routeur et j’encode le sempiternel code que, pour une fois, j’avais pensé à préparer. On en arrive à l’écran d’accueil, sombre lui aussi, et les icônes de base. Rien de bien folichon qui puisse déclencher des cris d’extase, mais ils pourront être remplacés par d’autres produits (à commencer par le navigateur) sans grands problèmes.

Je fais un tour dans les paramètres, rapidement. Fort rapidement en fait, car il n’y a presque rien à voir. C’est le minimum minimorum qui est proposé à l’utilisateur. Décevant, car si l’on peut comprendre ce minimalisme pour un appareil de bas de gamme à moins de 80 €, lorsque l’on débourse plus de 260 € on s’attend à un peu de sophistication. Je fais fi de ce désappointement et poursuis ma visite, cherchant la manière de faire un « Print screen » sur ce mobile. Aucun écran ne m’indique la procédure, aussi je teste les différentes manières que je connais. Je glisse un ou plusieurs doigts, le plat de ma main, tapote tout ce qui peut être tapoté, une, deux ou trois fois, sans résultat. Même lui dire « Print screen » ne donne rien, il reste sourd à toutes mes demandes. Je sais déjà que cet article sera pauvre en photos issus de l’appareil.

Deuxième pas … et tous les autres

J’aime faire le tour des options de sonnerie, cela montre l’effort que fait un constructeur pour contenter ses clients. Je passe de l’un à l’autre, ne restant à les écouter que moins d’une seconde, tant toutes les sonneries sont agressives. Elles ont dû être faites avec un synthétiseur par une personne devant avoir oublié de prendre ses pilules anti-stress ! Je peine à trouver quelque chose qui ne fera pas sursauter toute une salle lors d’une réunion où j’aurais oublié de le mettre sur vibreur. Je me décide à placer une musique issue de mon PC, connecte les deux appareils via le câble USB et… rien. Malgré une installation d’un pilote, je n’ai aucun accès aux données stockées ! Je cherche sur l’appareil une option qui permet de choisir entre charge et données, en trouve une (ouf) mais modifier le statut ne change rien au résultat. Relance du PC, du mobile, connexion à un autre PC, recherche d’une solution sur Internet, rien n’y fait. Au final, le fait de ne pas savoir prendre de « print screen » ne sera pas important puisque je ne pourrais pas les récupérer. Mais comment télécharger les photos qui seront prises ? C’est l’application « WeTransfer » que j’installe qui sauvera mes photos, mais je regrette cette absence de connexion directe.

Je sursaute lorsque le téléphone sonne. J’essaie de répondre le plus vite possible, non pas pour que mon interlocuteur ne patiente pas, mais pour que ce bruit cesse. C’est le glissement vers la droite de mon doigts qui déverrouille le « cornet » et je lance le solennel « Allo » invitant à la discussion. Je n’entends pas ou trop peu mon appelant et passe en mode « haut-parleur ». Il fonctionne bien, mais envoie le son vers le bas du mobile. Comme il y a du bruit autour de moi, me voilà à placer le téléphone droit au-dessus de mon oreille. Vous imaginez aisément l’air intelligent que cela me donne ! Je passe ainsi le cul de l’appareil de mon oreille à ma bouche pour alterner l’écoute et la parole. Magique !

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Je comprendrai avec le temps que je dois placer le trou placé en haut de l’appareil bien au centre de mon pavillon auditif. Jusqu’ici, je n’avais jamais eu de problème pour cela, me sentant « normal », mais pour ce UMI me voilà obligé de repousser la branche de mes lunettes afin d’activer correctement la connexion sonore. Heureusement que je téléphone peu ou j’aurais envisagé le passage aux lentilles au lieu de mes lunettes tant cela me dérange.

J’installe mes applications préférées et entame des jeux gourmands et des vidéos diverses. La puissance du processeur et des multiples cœurs font ici leur travail. C’est fluide et rapide. Enfin une chose d’agréable et qui fonctionne comme on peut l’espérer, sans figer. Pourtant… après 45 minutes d’utilisation, je sens que le mobile turbine, sa face arrière chauffe un peu trop, m’obligeant à positionner mes doigts autrement pour ne pas être gêné. Une coque semble nécessaire pour passer outre ce soucis.

S’il fera plaisir à ceux qui aiment regarder des vidéos youtube ou twitch, il risque d’énerver parfois ceux qui jouent avec leur smartphone. Ce n’est pas le fonctionnement du jeu qui posera problème, mais la réactivité de sa partie tactile. Non seulement je me retrouve plusieurs fois à tapoter frénétiquement sur l’écran afin d’activer un bouton virtuel sans succès, mais surtout le bouton fixe en bas du mobile (hors vitre) est un peu trop sensible. Plusieurs fois, en l’effleurant, je me retrouve sur l’accueil de l’appareil, hors jeu. Vite, j’appuie longuement sur ce même bouton pour récupérer les applications ouvertes et revenir à l’action en cours, toujours en pestant. Quand l’on joue pour se détendre sur le trône, ces mini stress contractent les sphincters et ne facilitent aucun transit.

Les vacances de Pâques (ou de printemps selon les préférences) étant là, un petit voyage en France dans la Loire et ses châteaux est décidé. Afin de profiter du data, en attendant la fin des frais de roaming prévu pour mi-juin, j’opte pour l’achat d’une carte sim française. L’opérateur nécessite un enregistrement (les nouvelles consignes sécuritaires) que je réalise, mais aussi une installation spécifique pour profiter de la 4G. L’installation ne fonctionne pas et me voilà à contacter l’opérateur. Pour la configuration manuelle, il faut aller dans les paramètres et là, bardaf, impossible d’appeler et d’avoir accès aux paramètres de connexion en même temps. La personne au bout du fil râle sur ces appareils qui sont figés lors d’un appel, pour lesquels l’installation automatique ne fonctionne pas et fini par me dicter les actions à faire (que l’on enregistre avec un autre smartphone). Folklorique ! Pour au final ne jamais arriver à se connecter en Data. Malheur ! Je finis par remettre ma Sim belge et payer (une dernière fois ?) des frais pour le voisin étranger.

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Je profite malgré tout de mon voyage et c’est l’occasion de tester la partie photo/vidéo de l’appareil. Tout fonctionne à merveille et la lentille extérieure n’est pas à blâmer. Une option « Panorama » permet même de prendre des images qui disposent d’un chouette rendu sur des paysages et des châteaux fabuleux. Les sempiternels Selfies sont excellents et nous permettent de ramener des sensations de rois et reines devant leur résidence secondaire. C’est du 100 % qualitatif.

Je vous avais dit que le téléphone était glissant. Tant et tellement qu’on en était venu à l’appeler la « savonnette ». Evidemment, ce qui se passe avec une savonnette, c’est qu’elle finit par vous glisser des mains. Ainsi, au pied du château d’Amboise, les passants ont pu voir une chorégraphie à 4 mains, véritable exercice de jonglerie de deux personnes cherchant à attraper une sorte de poisson enduit d’huile, qui finira sur les marches du château. Ecran fendu, coin abîmé, malgré une chute de moins de 50 cm. Moralité, le premier achat combiné avec ce téléphone est une housse de protection qui permet un bon grip. Trop tard pour moi !

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Niveau SMS, le dictionnaire sensé vous aider (pour peu que vous préfériez écrire en français qu’en « djeune ») a du mal avec le pluriel, la conjugaison et la logique (on vous propose un mot qui n’a rien à voir avec les lettres encodées). La partie « Contacts », quant à elle, ne propose pas d’accès rapide via la première lettre du nom et vous oblige à faire défiler jusqu’en bas, loin, très loin, lorsque vous avez de trop nombreuses connaissances. De petits désagréments qui donnent l’impression que l’on n’est pas allé jusqu’au bout du travail.

Techniquement parlant

Je me rends compte que je ne suis pas tendre avec l’appareil, pourtant, sur papier, il n’a que des qualités.  Il tourne sous Android 6.0 (communément appelé Marshmallow) et peut contenir deux cartes sim micro+nano, si l’on fait l’impasse sur l’extension de mémoire. Avec ses 6 Go de RAM, il fait tourner tout ce qui sort aujourd’hui avec une grande fluidité. C’est même de trop pour les applications sur le marché, mais ne boudons pas le trop de puissance.

Son écran de 5,5 pouces et a une résolution de 1920 x 1080 qui permet le Full HD qui est le top actuel et qui fonctionne à merveille. Pour la gamme de prix, on ne pouvait en attendre moins, et associé aux 6 Go de Ram, cela augure de bonnes choses à venir.

Les photos sont prises en 13 mp à l’arrière et 5 mp en façade. C’est actuellement la norme minimale requise pour les appareils de cette catégorie et il n’y a rien à jeter des résultats obtenus. C’est un appareil 8 cœurs (Octa core) de 2,3 Ghz qui apporte une belle puissance, associé à la RAM et la qualité de l’affichage. Le refroidissement est cependant en sous-régime pour contrôler ces processeurs sur le long terme. Il mériterait une augmentation dans ce domaine.

Un stockage de 64 Go est plus que suffisant, permettant aisément de faire l’impasse sur un carte mémoire annexe. Les formats reconnus en audio sont minimalistes (AMR, MP3 et WAV), idem pour la vidéo (MP4, MPEG4 et 3GP). Si l’on peut s’en sortir avec cela, c’est dommage de ne pas proposer les standards actuels pour un appareil aussi récent.

Pour la 4G, on retrouve les fréquences communes (FDD B3 ou 1800, B7 ou 2600 et B20 ou 800). Si je n’ai rencontré aucun soucis pour capter la 4G en France et en Belgique, je n’ai accroché que la 3G en Allemagne alors que ma femme avait la 4G avec son appareil. Je n’ai pas fait la recherche de ce qui me manquait, mais j’en étais désolé.

Et son prix ? Cette version est disponible à 200 € chez Gearbest. Nous sommes déjà dans une gamme de prix moyenne supérieure pour laquelle on attend un niveau technique et de finition élevé.

Au final

C’est une impression d’inachevé que m’a donné ce smartphone. Malgré une fiche technique de haut vol qui semble être une bonne affaire pour le prix proposé, son usage dans la réalité de tous les jours laisse à désirer.

SMS, contacts, écran tactile, connectique, paramètres, liaison PC, savonnette, formats video, son du téléphone sont autant de choses qui m’ont laissé sur ma fin au fil du test. Seules les photos et la lecture vidéo sur Internet tirent profit directement de qualités techniques. C’est trop de problèmes pour si peu de bonnes choses.

Aujourd’hui, des appareils de meilleure qualité globale sont disponibles pour un prix moindre (40 € de moins pour le Xiaomi  Redmi 4X, testé il y a peu), en échange d’un peu moins de RAM de toute façon sous exploitée dans les application actuelles.  Heureusement que la partie photo sauve l’appareil d’un naufrage total.  Ce UMI sera pour moi un « U can’t C me » cher à John Cena.

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UMI Plus E
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