Miser sur des applis pour booster le bien-être au travail, une bonne idée ?

Le mal-être au travail serait-il le mal de notre siècle ? C’est certain, de plus en plus de salariés ont aujourd’hui du mal à se sentir bien dans leur entreprise. Des applications et des services en ligne pourraient-il changer la donne ? On fait le point sur le sujet.

Peut-on réellement être heureux au travail en 2018 ? Telle est la question que l’on peut de plus en plus se poser, à l’heure où de plus en plus d’études évoque surtout l’existence d’un mal-être quotidien pour de nombreux salariés venus de tous secteurs. Bon, c’est sûr que, dès le départ, intégrer une entreprise quelle qu’elle soit relève d’un coup de poker : on tente le coup sans vraiment savoir ce qui nous attend.

Mais, à ce jour, la tendance générale veut que cela se passe généralement plutôt mal. Fin 2016, une étude menée par la DARES (Direction de l’animation de la recherche et des études statistiques) avait mis en lumière l’existence de plusieurs éléments qui contribuent au fait qu’un nombre d’actifs de plus en plus grand ressent un certain malaise, voire un mal-être au travail. Ainsi, par exemple, l’instabilité professionnelle, symptôme de notre époque et de l’évolution du marché du travail, pèse sur le quotidien de nombreux Français, avec un salarié sur quatre qui déclare être en permanence inquiet à l’idée de perdre son emploi.

Aussi, en marge du climat général, il existe un problème de climat propre à chaque entreprise : un employé sur deux dit travailler dans l’urgence tandis que 35% des sondés de l’enquête affirment aussi recevoir des ordres contradictoires dans le cadre de leur travail. Par ailleurs, pas moins d’un tiers des sondés déclarent que leurs relations de travail sont des sources de tension quotidiennes. À cela s’ajoute aussi le fait que 27% des salariés estiment manquer de reconnaissance au travail et qu’ils sont aussi 36% à noter un manque de soutien de la part de leurs collaborateurs et de leur hiérarchie. Avec de telles conditions de travail et une pression qui semble être permanence qu’elle soit consciente ou non, difficile donc de trouver sa place et de sentir parfaitement épanoui au travail. Le phénomène se confirme de plus en plus, le mal-être au travail est l’affaire de tous, avec une prévention qui devient désormais incontournable.

De la prévention, il y en a justement, avec des ressources humaines qui font aujourd’hui en sorte d’essayer d’être au maximum à l’écoute de leurs employés et qui n’hésitent plus à faire appel à des professionnels pour aider ceux en difficulté afin d’éviter d’arriver au burn-out ou au bore-out, alias l’ennui au travail. Mais une part du problème qui touche de nombreuses entreprises, c’est le fait que des tâches qui étaient entièrement humaines à l’origine sont désormais automatisées, avec une arrivée de la technologie qui a clairement transformé la manière dont les boîtes en tout genre fonctionnent. Dans cette logique, il y a forcément moins d’interactions, moins de dialogues et donc moins de chances de remarquer un éventuel mal-être chez les salariés !

C’est un fait, la technologie, et notamment l’informatique, trouve facilement sa place aujourd’hui dans toutes les entreprises, qu’elles soient plutôt traditionnelles comme modernes, en vue d’augmenter la productivité des salariés. Qu’il s’agisse de caméras de surveillance à la pointe de l’innovation, de logiciels de contrôle regorgeant de fonctionnalités et de données à intégrer ou encore de plateformes de discussion et de collaboration en ligne, c’est bien simple, les salariés ne peuvent aujourd’hui pas échapper à l’informatisation qui vient encadrer et contrôler toutes leurs actions ou presque, voire même les remplacer pour certaines tâches. Et quand on vous dit que cela touche tous les secteurs, c’est une réalité : au-delà de secteurs classiques comme l’industrie automobile, les services ou encore le tourisme, le monde du poker passe aussi à l’informatique aujourd’hui.

Clairement, le fait que l’univers du poker, jeu de réflexion et donc d’humanité par essence, se mette aussi à l’intelligence artificielle en envisageant notamment de remplacer certains croupiers de casinos par des robots illustre bien le fait que le phénomène est global. Et, sans aucun doute, cette transformation numérique de la société et des entreprises met une pression supplémentaire sur le dos des salariés, qui se sentent menacés car plus surveillés que jamais et potentiellement facilement remplaçables.

Pourtant, eux-mêmes utilisent largement les outils informatiques qui sont à leur disposition au quotidien, dans le cadre de leur travail d’une part, mais aussi dans le cadre de tâches plus personnelles. À ce sujet, il y a quelques mois, un sondage réalisé par SAGE et l’Institut Tavistock a montré qu’il est impossible pour les employés de ne pas penser à leur vie privée lorsqu’ils sont au bureau. Que les patrons se rassurent, l’inverse se vérifie également : on pense forcément au travail lorsque l’on est chez soi. Dans cette logique, il n’est en rien surprenant ni d’ailleurs pénalisant de voir certains salariés utiliser Internet pour s’acheter des billets de train, profiter des soldes ou encore faire une partie de Texas Hold’em ou d’Omaha Hi-Lo le temps d’une mini-pause de 15 minutes entre deux dossiers ou deux rendez-vous. En cela, on voit bien que si l’informatisation de la société nourrit des craintes chez les employés, elle leur permet aussi de se détendre parfois. Reste à trouver le bon équilibre.

Justement, à ce sujet, une nouvelle application débarque en force en ce printemps 2018 : Bloom at Work. Sa promesse ? « Booster l’engagement de vos équipes ». Sa méthode ? Prendre le pouls des employés en temps réel grâce à des sondages en ligne réalisés toutes les deux semaines qui permettent d’apporter des réponses sur leurs attentes et de trouver des solutions pour améliorer leur épanouissement au travail. Selon les premiers chiffres présentés par le service, avoir recours à ces sondages (et agir en conséquence bien entendu) peut pousser les salariés à être 21% plus productifs, 65% plus énergiques et 86% plus créatifs qu’avant. L’avantage de ce service, c’est qu’il permet aux salariés d’exprimer leurs frustrations et leurs craintes de façon 100% anonyme, en répondant à des quiz qui se veulent « simples et amusants ». De quoi apporter un peu de légèreté dans la boîte avant de chercher à resserrer les liens entre les salariés.

Car c’est bien ce qu’il faut faire aujourd’hui en partie pour aider les salariés à se sentir mieux dans leur entreprise : il faut participer à la création d’une équipe soudée, qui partage des valeurs et des passions au-delà de partager des tâches et des objectifs professionnels. Pour ce faire, de plus en plus d’entreprises passent par l’organisation de concours en ligne, une méthode qui semble fonctionner. Par exemple, dans plusieurs compagnies où la majorité des employés sont des hommes, des paris en ligne portant sur les résultats de la Ligue 1 de football ou sur la Coupe du Monde sont mis en place. Dans d’autres entreprises, on peut également inciter les salariés à jouer au poker online entre eux, de façon à leur permettre de se détendre tout en améliorant certaines de leurs compétences. En effet, selon une idée largement répandue, le fait de jouer régulièrement au poker permet de développer ses capacités en matière de concentration et de calme. C’est donc tout bon pour la boîte !

Enfin, d’autres entreprises préfèrent simplement profiter de la connexion internet de l’entreprise pour faire des jeux ou des blind test en ligne une fois la journée de travail terminée. Toutes ces activités permettent indéniablement de créer des liens forts entre les collaborateurs, sans avoir forcément besoin d’une application dédiée au bien-être au travail ! Pour autant, on ne dira jamais assez que ce qui permet de créer un réel esprit d’équipe dans une entreprise, c’est d’abord d’être bien dans sa peau en dormant et en mangeant bien et de vivre au quotidien avec ses collègues, non pas en ligne mais bel et bien dans le monde réel. Alors, plutôt que de jouer au poker en ligne de faire des paris en ligne, pourquoi ne pas sortir les cartes et jouer ensemble ou organiser une virée au stade de foot le plus proche un samedi soir de match ?

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Bertrand

Bertrand

Explorateur d'Internet depuis 1995 et toujours à la recherche de la prochaine terre promise connectée. Mangeur de chocolat, fan de cuisine, de rando et de Kindle.

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