Voiture autonome – Pas de conducteur ? Pas de problème !

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Eh! Jedi ! Tout doucement l’année 2015 tire à sa fin et force est de constater, en jetant un rapide coup d’œil vers le ciel, que ce dernier est loin d’être saturé de voitures volantes tel que nous l’avaient promis Star Wars et les Jetson !

Mais qu’avons-nous, en fait, après toutes ces années? Des voitures où les chauffeurs deviennent les passagers ! Des voitures qui se conduisent seules et qui pourront, dans un avenir pas si lointain, errer sur nos réseaux routiers encombrés tout en permettant à leurs passagers (accessoirement leurs chauffeurs) de se divertir.

Imaginez-vous vous rendre à votre destination tout en regardant un match de votre équipe favorite. Votre frustration pourrait soudainement passer de la route avec son lot de chauffards importuns vers l’équipe adverse du jour ayant pris les devants. Peut-être n’êtes-vous pas encore au courant, mais ce type de voitures à conduite autonome est déjà sur nos routes et celles-ci permettent d’ores et déjà de se déplacer d’une rue à une autre.

Si elles existent vraiment, où sont-elles alors?

Certes, Google possède déjà une flotte de ce type de voitures sillonnant les routes depuis 2009, et ce sur plusieurs millions de kilomètres parcourus sans accident ! Plusieurs autres constructeurs automobiles développent des modèles de voitures à conduite autonome dont certains ont déjà procédé à des tests dans nos rues achalandées.

La BMW X5 avec son Traffic-Queue Assistant se conduit elle-même en condition de circulation ralentie, limitant drastiquement l’action du chauffeur sur les traditionnels ustensiles de conduite que sont le volant, l’accélérateur et les freins.

Mercedes a présenté sa voiture « self-driving » au salon de l’automobile de Francfort dès 2013. Depuis quelques jours, Tesla Motors permet également à ses clients de bénéficier d’une conduite semi-autonome en version beta via une simple mise à jour du logiciel (bien qu’il soit recommandé d’avoir au moins une main sur le volant « en tout temps »). Apple considère également tester sa propre voiture autonome. Mais parmi le buzz des voitures autonomes, Google semble toutefois se démarquer une fois de plus.

Voilà votre chauffeur, Monsieur Google !

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Google Chauffeur est le nom du projet de voiture à conduite autonome chez Google. Il s’agit d’une voiture équipée essentiellement d’un système LIDAR (Light Detection And Ranging) sophistiqué, de caméras, de radarset d’un récepteur GPS. Le LIDAR, qui repose sur les mêmes principes que le radar ou le sonar, assure une précision redoutable avec ses 64 faisceaux lasers rotatifs récoltant un nuage de points constitué de plus d’un million de mesures par seconde. La génération automatique d’un modèle 3D de la route et des obstacles environnants est croisé en temps réel avec les données cartographiques afin d’assurer une conduite efficace et sécuritaire. Pour l’heure, le modèle de prédilection pour le projet Google Chauffeur est la Prius de Toyota.

La Uber vroom-vroom-vroom !

Uber a joué d’audace en annonçant l’accélération de son programme de voitures autonomes, et cela en dépit du fait que Google est un des investisseurs majeurs de Uber depuis 2013. Le PDG de la compagnie, Travis Kalanick, a élaboré sa vision des voitures autonomes lors du Code Conference de 2014 affirmant qu’elles deviendraient le principal mode de transport de l’avenir.

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Un centre de recherche de Uber a été mis en place à Pittsburgh; les recherches et les essais se déroulent à un rythme relativement élevé et déjà, d’après les dires, certains badauds de Pennsylvanie ont pu apercevoir un objet roulant non identifié. La suite des événements ouvre la porte à de nombreuses spéculations quant à la nature des futures relations entre Google et Uber.

Le partenariat BMW et Baidu

Lors du dernier sommet Cloud Computing Services tenu dans l’Empire du Milieu, Wang Jin, vice-président de Baidu a rapporté que la firme allait collaborer avec un constructeur automobile afin d’introduire une nouvelle voiture à conduite autonome basée sur l’intelligence artificielle et sur d’autres technologies informatiques. Ce soi-disant «constructeur» n’est nul autre que le géant de l’automobile de luxe BMW qui a depuis conclu un partenariat avec Baidu pour rivaliser avec la voiture autonome de Google entre autre.

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Ce partenariat semble prometteur et Baidu est fin prêt pour produire un premier lot de voitures à conduite autonome. Baidu ne semble cependant pas convaincue par la conduite entièrement automatisée, leurs voitures posséderaient encore des pédales à l’intérieur, un peu comme pour les auto-écoles … on ne sait jamais!

Génial ! Où puis-je m’en procurer une ?

Elon Musk, le CEO de Tesla Motors, a promis une nouvelle version de la voiture autonome Tesla pour 2017. Il vise les marchés où les voitures conduites manuellement seraient « hors-la-loi » car trop dangereuses pour être laissées entre les mains de leurs conducteurs. Le système Intelligent Drive de la Mercedes Benz S 500 est prévu pour lancement en 2020.

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L’Audi A6 peut utiliser le système Mobileye pour s’auto-piloter à des vitesses allant jusqu’à 60 kilomètres par heure, celle-ci devrait se retrouver dans les show rooms en 2019. Google, dès aujourd’hui, est sur le point d’industrialiser sa voiture autonome. Cependant, un récent rapport de Bloomberg indique que Google utilisera ses voitures à conduite autonome en conjonction avec un nouveau service de taxi de son propre cru.

Le bolide autonome le plus disposé à dévorer le bitume semble arriver du partenariat entre BMW et Baidu, en principe d’ici quelques mois.

Soyons réalistes, les voitures grand public en mode autopilotage seront plutôt disponibles au tournant de la prochaine décennie. D’ici là, plusieurs aspects doivent être abordés avant que ces voitures ne puissent être mises entre nos mains (ou plus vraiment entre nos mains, vous l’aurez compris).

Au fait, c’est quoi le problème au juste ?

Fondamentalement, même si ces voitures étaient disponibles sur le marché, nous ne disposons actuellement pas de l’infrastructure juridique pour accueillir cette nouvelle technologie. La plupart des litiges de la circulation routière repose sur le principe que la personne derrière le volant est responsable de ses actes et, le cas échéant, des dommages engendrés; mais les voitures autonomes changent complètement la donne.

Jusqu’à présent, seuls quatre états américains ont légalisé l’utilisation des voitures à conduite autonome à des fins de test, et non à usage privé, soit la Floride, le district de Columbia, le Nevada et la Californie. Si l’une de ces voitures est impliquée dans un accident, est-ce la personne dans le véhicule qui est en faute? Ou est-ce l’instrumentation ? le LIDAR, la caméra, le GPS et tout le reste ? Ou est-ce encore Google par exemple qui en faute? Comme nous pouvons le voir, cela devrait prendre un certain temps afin d’adapter les lois de la circulation routière en fonction de cette nouvelle technologie, puis enfin, de les faire appliquer.

Une autre limitation réside dans le fait que les routes qui ne sont pas reprises correctement dans les données cartographiques de référence pourraient se révéler comme des zones potentiellement dangereuses. On n’a qu’à imaginer la réaction du véhicule face à un nouveau rond-point non représenté sur la carte.

Enfin, les problèmes de sécurité informatique. Des pirates peuvent encore trop facilement tromper les voitures à conduite autonome en simulant par exemple la présence d’un obstacle : une voiture, un mur ou une personne, et potentiellement immobiliser le véhicule ou pis, le forcer à exécuter des manœuvres non souhaitables.

L’impact !

Les avantages semblent l’emporter sur les inconvénients en dépit du fait qu’un nombre important de changements devraient accompagner la mise en service des voitures à conduite autonome.

La principale préoccupation pourrait, par ailleurs, se situer dans le secteur de l’emploi. En effet, beaucoup de personnes dépendent du secteur des transports ou des services de taxi comme moyen de subsistance et cette technologie pourrait tout bonnement laisser ces gens sur le bord de la route. Beaucoup de grommellements se sont déjà fait entendre lorsque Uber a révélé ses plans futurs. On estime à environ 10 millions le nombre d’emplois perdus uniquement au pays de l’Oncle Sam.

Néanmoins, l’introduction de voitures autonomes devrait rendre, croisons les doigts, la circulation sur nos routes plus fluide et efficace, principalement grâce à l’abolition pure et simple de l’erreur humaine. Allez-y, rêvez d’une autoroute où les embouteillages n’existent plus. Moins de carburant consommé, moins d’émissions atmosphériques et surtout plus d’accident! Bon, ce sera peut-être aussi l’occasion d’avoir votre premier carton « high tech » en voiture. Plus sérieusement, des chercheurs prétendent que ces voitures pourront sauver jusqu’à 300 000 vies par décennie en Amérique seulement.

Dans l’ensemble, l’avenir de la voiture autonome reste passionnant d’un point de vue technologique et intéressant quant à l’impact sur notre vie quotidienne. Aux détracteurs qui décrieront la perte de cette joie absolue de conduire, ce sentiment de liberté ultime: la fenêtre ouverte et la fraîcheur de la brise, roulant le coude gauche à la portière, la main droite caressant le pommeau d’embrayage et le regard affuté balayant l’horizon… ceux-là, oui ceux-là ne sont sûrement pas sur le ring de Bruxelles un pluvieux lundi matin d’octobre.

Très bientôt, il ne leur restera plus qu’à jouer à Mario Kart sur leur console derrière leur volant (du moins s’il en reste encore un …).

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Dave Dionne

Dave Dionne

Ni Belge, ni hi-tech, ni connecté, la preuve que n’importe qui peut écrire n’importe quoi, mais…pas sur n’importe quel site!

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