TEST – DJI AIR 3, une belle autonomie et une excellente qualité d’image.

Le DJI Air 3 succède à l’excellent DJI Air 2S. Pour se démarquer de son prédécesseur, cette nouvelle version promet des améliorations au niveau du capteur optique, du mode de suivi, de son autonomie, et bien d’autres aspects. Nous allons voir si les promesses de DJI sont tenues !

J’ai reçu le DJI Air 3 à tester il y a un certain temps. Cependant, en raison des conditions climatiques capricieuses et des restrictions de zones de vol de plus en plus contraignantes en Belgique, il m’a fallu un attendre longtemps pour le mettre à l’épreuve. L’enthousiasme était bien présent, mais les forces de la nature étaient plus fortes.

Pour voler avec le DJI Air 3 (qui pèse 720g) j’ai dû montrer patte blanche, car il faut :

  • Avoir lu le manuel du drone
  • Avoir réussi l’examen en ligne, et obtenu le certificat A1/A3
  • S’enregistrer en tant qu’exploitant d’UAS
  • Apposer son numéro d’exploitant sur le drone
Unboxing

Passionné de drones, j’ai élargi ma collection de DJI en passant du Mini 2 au Mini 3 Pro (déjà testé par mes soins en Italie) pour terminer cet été avec le DJI Air 2S. Lorsque j’ai ouvert le DJI Air 3, j’ai immédiatement retrouvé mes marques, tant les modèles DJI se ressemblent tous, hormis la dimension et l’équipement embarqué.

La finition est remarquable, le module photo attire l’œil avec son double capteur (grand angle 24 mm et 70 mm – zoom optique 3x), et le poids, même à vide, suggère une qualité indéniable.

Le drone, bien que de taille conséquente, reste portable, pourvu que l’on ait le courage de le transporter sur son dos lors de promenades. À la différence du DJI Mini, je n’envisagerais pas de le porter des heures, et encore moins de le prendre sur les pistes de ski ou à vélo. Son poids connaît une légère évolution par rapport au DJI Air 2S, avec un gain de 125 g sur la balance. Si l’on cumule le drone, les trois batteries et la manette, on atteint pratiquement les 2 kg pour l’ensemble.

La manette présente une ressemblance frappante avec l’ancien modèle, à l’exception notable des deux antennes orientables censées améliorer la qualité du signal et de la nouvelle technologie. L’écran devrait également être plus lumineux, c’est ce que nous allons vérifier.

Zone de vol

Je pilote des drones depuis plusieurs années, malheureusement les zones de vol autorisées en Belgique se réduisent comme peau de chagrin. Contrairement à la France et ses vastes étendues, en Belgique, à cause des nombreuses zones militaires (belge, européenne, OTAN, etc.), aéroports ou aérodromes, sans oublier les bâtiments officiels. Je dois dés lors parcourir des kilomètres pour pouvoir faire voler mes drones.

Même si l’application DJI Fly permet un décollage dans des endroits où des restrictions Skeyes (entreprise de contrôle du trafic aérien belge) existent, lorsque je partage mes photos sur les réseaux sociaux, j’ai souvent droit à des “haters” qui n’hésitent pas à souligner : « C’est une zone interdite, je vais vous dénoncer et vous paierez une lourde amende ».

Premier vol

Souvent, lors de mes sessions de drone, mon fils / assistant m’accompagne. Je lui confie le rituel du déballage et de la préparation de l’appareil, pendant que je me concentre sur notre plan de vol (ou que je fais semblant d’être occupé). Le processus de décollage est simple : déplier les quatre hélices, retirer le cache des optiques, visser les sticks à la manette et l’allumer, ainsi que le drone, et en quelques secondes, tout est prêt pour commencer à s’amuser.

Une petite habitude que nous avons avec Matyas, est que je fais décoller le drone depuis sa main. Cela m’évite de le poser au sol et de risquer d’encrasser les moteurs avec de la poussière / terre. Une fois en l’air, je retrouve instantanément mes repères. Bien que je n’aie pas testé d’autres marques de drones récemment, j’apprécie le combo manette/drone DJI.

Je ressens les différences par rapport à mes DJI Mini, avec lesquels je vole régulièrement, moins marquées avec le DJI Air 2S. La vitesse de montée est impressionnante, l’accélération horizontale est incroyable, et même si ce drone est principalement conçu pour la création de contenu, il offre aussi la possibilité de s’amuser en volant.

En vol, le volume sonore semble similaire à mon DJI Air 2S. Dans un parc en Flandre, même en vol stationnaire, le drone était audible à 200 mètres. Rien de choquant pour moi, mais ça pourrait ennuyer les passants.

Je n’ai pas osé tester la distance maximale de vol qui est de 20 km, car pour respecter les normes européennes, il est nécessaire d’avoir l’aéronef en vue directe (ce qui à 200 mètres n’est déjà plus le cas, surtout par ciel gris). La portée de la nouvelle manette est aussi bonne sur courte portée, que l’ancienne.

Qualité d’image – photos et vidéos

Le rendu des images des drones et comme celle des appareils photo, c’est seulement après essayé un modèle supérieur que l’on réalise que l’inférieur n’est finalement pas aussi performant. Comparer le DJI Air 3 à mes DJI Mini 2 et 3 Pro reviendrait à comparer des clichés pris avec un bon smartphone à ceux d’un Nikon haut de gamme.

Ce qui m’attirait le plus sur ce drone, c’est cette nouveauté pour moi : son objectif 70mm. J’apprécie beaucoup les objectifs de base des drones (grand angle) qui permettent de capturer de beaux paysages. Cependant, tout comme dans ma passion pour la photographie, mon œil artistique est attiré par les détails, ce que permet le 70mm. Rien que ce détail me ferait acheter ce drone. Mais un petit conseil : lorsque vous pilotez, il vaut mieux repasser l’objectif en mode grand-angle pour avoir une bonne estimation des distances et éviter des collisions.

L’objectif 24mm offre une résolution de 48 Mpx et un mode RAW, idéal pour les retravailler sur ordinateur. Même si les images produites par le DJI Air 3 en JPEG sont déjà très belles de base, avec des retouches, elles deviennent magnifiques. L’une des raisons pour lesquelles j’adore mon DJI Air 2S c’est la taille de son capteur, 1 pouce, supérieur à celui du DJI Air 3, 1/1,3 pouce. Heureusement, l’électronique embarquée du DJI Air 3 permet de compenser cette baisse de dimension et d’offrir des images d’excellente qualité.

Le DJI Air 3 offre pourtant des fonctionnalités intéressantes avec des vidéos en 4K à 60 i/s et jusqu’à 100 i/s en mode ralenti, en Full HD 1920 x 1080 à 60 i/s et de 100 et 200 i/s en mode ralenti. Le DJI Air 3 offre également la possibilité de filmer verticalement, ou plutôt de recadrer l’image pour lui donner un aspect vertical. C’est une astuce amusante, bien que je préfère la rotation du bloc optique, comme sur le DJI Mini 3 Pro.

Outre la qualité d’image, la stabilité et la fluidité sont aussi au rendez-vous. J’ai filmé un match de softball en 70mm, on voit à peine la caméra bouger, on dirait qu’elle est sur pieds.

J’ai testé les modes créatifs, ça fonctionne aussi bien que sur les anciens drones DJI, il n’y pas d’évolution majeure à ce niveau.

Evitement d’obstacle en follow mode

Une chose que je n’avais jamais osé tester avec mes propres drones, est la fonction d’évitement d’obstacles. Le DJI Air 3 promettant une amélioration à ce niveau, je ne me suis pas fait prier pour le mettre à l’épreuve. Le drone est équipé d’objectifs fish-eye qui lui permettent de “voir” tout autour de lui et d’éviter les obstacles grâce au système APAS 5.0.

Celui-ci lui permet de les contourner de manière fluide. Pour évaluer les capacités du DJI Air 3, nous nous sommes rendus dans les bois à Bruxelles (no-fly zone, mais je suis resté à basse altitude, loin de tout le monde). J’ai demandé à Matyas de se promener, d’abord entre les arbres, puis à travers les buissons. Ce mode fonctionne bien même avec petites branches (feuillues). Nous avons pris notre temps et beaucoup de plaisir à mettre à mal cette fonctionnalité, Matyas courait dans tous les sens, si bien qu’il a fini par marcher dans une crotte de chien, ce qui a eu pour conséquence de mettre fin à nos tests.

Pour ceux qui en ont une utilité, ils peuvent y aller les yeux fermés, le drone contourne les obstacles et s’arrête s’il ne peut pas les éviter.

Lors d’un autre test réalisé cet hiver, l’évitement d’obstacles à moins bien fonctionné et le drone a commencé à découper quelques petites branches, probablement à cause du manque de contraste entre les fines branches sans feuilles et le sol de la même couleur. Cela m’a permis de réaliser quelque chose d’important : même lorsque le drone élagage quelques branches, il reste stable et ne s’écrase pas brutalement au sol. J’ai une petite pensée pour les deux hélices qui ont subi quelques dommages, pour ne pas dire qui sont cassées.

Autonomie

Aussi impressionnant que cela puisse paraître, malgré son poids et ses performances, il est possible de voler un peu plus de 40 minutes dans de bonnes conditions. Audrey en avait déjà marre quand je volais avec le DJI Air 2S et mes 3 batteries (25-30 minutes par batterie) je vous laisse imaginer sa joie avec 3x 40 minutes. Heureusement, je ne lui ai pas fait l’affront de vider 3 batteries d’affilée.

Lors d’un test près de la mer du Nord, par vent fort (60 km/h), l’autonomie a chuté drastiquement, mais le drone n’a pas bronché et l’image était stable . L’autonomie n’était que d’une vingtaine de minutes. J’ai reçu plusieurs avertissements de l’application indiquant que le vent était trop fort, je le voyais lutter contre ardemment ce qui vidait la batterie mais je n’ai ressenti aucune difficulté de pilotage (si bien que j’ai ignoré les alertes).

Prix

Comme pour toutes les bonnes choses, la qualité a un prix. Le DJI Air 3, vendu avec la manette classique sans écran, la RC-N2, est proposé à 1099 € (actuellement en promotion sur Amazon à 957 €, ce qui constitue une excellente affaire).

Cependant, je recommande l’achat du modèle avec la nouvelle télécommande RC 2 (qui abstient de devoir connecter son smartphone) et le pack batterie. Cela vous évitera d’être frustré de ne pas pouvoir voler « que » 40 minutes, surtout après avoir parcouru une longue route pour faire du drone. Ce pack est proposé à 1499 €, mais la technologie embarquée et la qualité des images produites par le drone sont tout simplement magnifiques, et les valent largement.

Conclusion

En photographie, on cite souvent le dicton : « Quel est le meilleur appareil photo ? Réponse : C’est celui qu’on emmène toujours avec soi ». C’est un peu le dilemme avec ce DJI Air 3. Autant je me promène sans problème avec mon DJI Mini 3 Pro, autant transporter le DJI Air 3 représente un investissement physique. Même si mon fils me propose gentiment de le porter, lui aussi, après une trentaine de minutes, trouve le sac à dos assez lourd.

L’avancée majeure de ce drone n’est pas tant la qualité des images, qui était déjà magnifique sur l’ancien modèle, mais plutôt l’objectif de 70mm et ses mises à jour technologiques.

Je recommande ce drone à ceux qui recherchent une qualité d’image impeccable, à ceux qui ont besoin du Waypoint (même si je ne l’ai pas testé), mais surtout à ceux qui veulent donner un nouveau rendu à leurs photos grâce au module optique 70mm, équivalent à un zoom 3x.

Pour ceux qui ont besoin d’une qualité très haut de gamme et un drone qui résiste au vent, ce drone est évidemment parfait ; pour ceux qui veulent poster sur les réseaux sociaux, la gamme DJI Mini est suffisante et excellente.

Est-ce que je vais m’offrir ce drone ? Pour des raisons budgétaires, non, mais si j’avais les moyens, sans hésiter. Mon usage à Bruxelles est fortement limité, mais comme je pars souvent en vacances en voiture, je l’aurais emporté avec moi pour photographier ou filmer de beaux paysages lors de mes voyages.

Toutes photos et videos sont disponibles sur Google Photo. (Crédit : Nicolas Varga et DJI).

DJI AIR 3

957 €
8.6

Qualité d'image

9.0/10

Autonomie

9.0/10

Technologie embarquée

8.0/10

Création de contenu

8.0/10

Plaisir de vol

9.0/10

On aime

  • La qualité d’image
  • L’objectif 70mm
  • L’autonomie
  • L’environnement DJI
  • L’élagage des arbres

On aime moins

  • Le bruit en vol
  • Le capteur plus petit que sur le DJI Air 2S
Partager cet article :